OMSJjbdesrosiers

Jean-Bruno Desrosiers

 

Mon parcours astronomique 

 

 

    J’avais proposé quelques idées de textes à notre webmestre, Gisèle et en retour,    

elle m’a demandé un texte sur moi… J’ai été déstabilisé !

Quoi dire sur soi-même : pas facile et par où commencer ? Mais, bon, disons que ça s’est fait par étapes.

Mon premier contact avec l’astronomie s’est fait chez les scouts ! Un des animateurs nous faisait parfois une description du ciel lors des feux de camp. Aujourd’hui, je sais qu’il n’en savait pas beaucoup, mais il le faisait avec tant de passion. Je lui donne le crédit de nous avoir fait rêver devant toutes ces étoiles. Mais de retour à la maison et comme j’étais plus intéressé à jouer au baseball avec mes copains, l’astronomie est restée une curiosité « sérieuse », mais sans plus. Je me disais que lorsque j’aurais du temps, je me pencherais sur ça. Par la suite, le travail, les enfants, bref, la vie m’a donné tant de mauvaises raisons qui m’ont tenu loin de cette passion.

Par la suite, c’est en 2012 que l’idée m’est revenue pour charmer mon épouse. Le but était de lui faire découvrir la très belle planète Saturne et ses anneaux. Donc après l’achat d’un petit Newton et beaucoup de tests et de vidéos sur YouTube, un soir de printemps, elle a eu son 2e coup de foudre (j’ose encore aujourd’hui croire que le premier, c’est moi ;o). Nous avons plusieurs points communs et nous sommes avides d’apprendre, tellement que, bientôt pour en savoir plus, nous nous sommes inscrits au club de Sherbrooke dont les membres nous ont comblés d’informations, de défis constructifs et comme nous sommes très curieux, nous en avons amplement profité.

Déménagé dans ce qui était au départ, un petit chalet de bois sur le mont Saint-Joseph

que mon épouse et moi transformons en véritable maison avec deux observatoires

sur le toit. Nous profitons pleinement du plus beau ciel dans cette première réserve

mondiale de ciel étoilé, la première au monde ! 

 OMSJhiver

L’astronomie amateur se veut d’abord une activité de contemplation, les objets célestes sont tellement beaux, les chercher et les admirer nous rappelle tellement combien nous sommes petits dans cet univers. Mais, je voulais aller plus loin. Après tout, ce n’est pas par la contemplation que nous sommes allées sur la lune. :o)
La photographie et l’informatique ont toujours été pour moi des passions également, alors comment faire pour joindre toutes ces passions ? L’astrophotographie !

Mais là, la courbe des connaissances fut un peu pénible au début… On travaille dans le noir, on capte la faible lumière des étoiles, on doit donc exposer plus longtemps. Longue exposition égale aussi plus de bruit dans les images ce qui égale aussi plus de traitement… et comme la Terre tourne (la tannante) et la caméra doit toujours compenser cette rotation… Plein de petits détails à apprivoiser…

Bref, nouvelles méthodes, nouveau télescope, nouvelle monture qui ont des fonctions de suivi et de guidage à l’aide d’un 2e petit télescope, muni d’une petite caméra à cet effet. L’exercice est de maîtriser tout ça pour obtenir des images potables pour ensuite les traiter pour filtrer le signal, puis de l’amplifier sans distorsions pour finalement obtenir une belle image. Une chance, mon copain Daniel Brousseau était là pour me guider de temps en temps. Et quelle fierté de montrer mes œuvres !

Avec des copains, on a même organisé durant quelques années une exposition d’astrophoto au Musée de la Nature et des Sciences de Sherbrooke, ce qui marqua pour moi, une certaine étape dans mon cheminement.

L’étape suivante est venue de Gilles Dubreuil, un autre copain du club. Il nous suggéra de faire une visite à l’Université Bishop’s de Lennoxville afin d’y visiter l’observatoire qui est situé sur le toit. C’est là que j’ai rencontré pour la première fois le Dr Lorne Nelson qui en est le responsable et qui nous a parlé de l’observatoire et du télescope, un Planewave de 17 pouces monté sur une monture Ascension 200. Une vraie machine du ciel !

Puis, lors de cette rencontre, il nous a parlé d’une certaine disponibilité de ce merveilleux instrument sous-utilisé. Ma réaction ne s’est pas fait attendre… Après quelques discussions et rencontres, nous avons convenu d’une entente. Le Dr Nelson voulait des images de galaxies pour son site web, moi je voulais appendre.

Et ce fut aussi le coup de foudre pour l’astronomie scientifique. Cela s’est donc traduit par des nuits merveilleuses d’observations, dans ce bel observatoire, sur le toit de l’Université Bishop’s, souvent suivies par de longues discussions dans le bureau du Dr Nelson sur des questions que j’avais sur les étoiles et sur le ciel. Je lui dois tellement pour sa patience et sa générosité, j’ai beaucoup appris avec lui.

C’est aussi durant cette période que j’ai fait mon adhésion à l’AAVSO, avec leur offre de plusieurs formations sur les étoiles variables. J’ai commencé aussi à faire du bénévolat et du « data-minning » pour certains observatoires, dont le SRO (Senoita Research Observatory d’Arizona), la majeure partie de mon temps était consacré à étudier les étoiles, les exo planètes, les galaxies, étoiles cataclysmiques et même sur les supernovæ, tant de choses à faire et à apprendre !

Aujourd’hui, où j’en suis ?

Technicien général pour l’ASTROLab du parc National de mon Mégantic. Cela implique la maintenance des observatoires et de leurs composantes, l’informatique du parc en général et tout ce qui est électronique.

Mon observatoire l’OMSJ (Observatoire du Mont Saint-Joseph) est bien équipé,

autant pour l’astrophotographie, que pour la photométrie et la spectroscopie à basse résolution  

et je compte bien l’améliorer avec le temps et les moyens disponibles. 

SchmidtCassgrain14poJBDesrosiers

Le Dr Nelson me disait souvent qu’il aimerait un jour créer un cours « d’observateur scientifique » dont la compétence permettrait des collaborations PROS/AM, mais qu’il manquait de temps. Quelque part dans ma tête, ce projet a mûri et s’est formé lentement pour prendre une certaine forme. Mais cela ne peut être possible que par de longs cheminements et non sans la participation d’autres personnes passionnées. Redonner à la communauté un peu de ce que j’ai reçu. Encore faut-il que les canaux soient ouverts !

C’est pourquoi, cette année, en 2020, j’ai traduit le cours de base de l’AAVSO – « Classification des étoiles variables et courbes de lumière » et offert le cours de quatre semaines à la communauté internationale. Dans ce cours, j’avais des Québécois, des Belges, des Français, même une Marocaine, tous passionnés du ciel. Bien sûr, dans ce cours de base, il n’y a pas vraiment de technique, juste les étoiles et leurs classements théoriques. De quoi créer une base pour « voir les étoiles différemment » et mieux les connaître. « On protège toujours mieux ce que l’on connait ! »

Mes projets d’avenir ?

Dans quelques années, la retraite sonnera, je la vois encore pleine d’études, de formations, d’observations, de cours à donner et de connaissances à partager. Mais j’aimerais surtout avoir plus de temps pour analyser toutes les données que j’accumule sur certaines étoiles que je suis depuis le début et pouvoir un moment écrire et publier ces suivis dans le journal de l’AAVSO.

Quelque part, j’aimerais aussi remettre le mot « Astronome » à la mode, que l’astronome amateur reste, mais avoir une classe définie pour les « astronomes » qui atteignent un certain niveau et qui font du PRO/AM et de la science. En anglais, on appelle ça « data collectors ».

Mais de toute façon… Quel bonheur d’être sous ces étoiles !

Jean-Bruno Desrosiers

Novembre 2020

JSN Tendo template designed by JoomlaShine.com