L'observation en hiver;

comment résister au froid?

Vous saviez que les ciels d'hiver sont les plus beaux et clairs de l'année? De plus, les journées plus courtes permettent de commencer à observer beaucoup plus tôt en soirée!
À l'approche de la saison froide, nous vous suggérons la lecture de ces quelques conseils qui, nous l'espérons, vous encourageront à poursuivre vos observations malgré des températures parfois rebutantes.

Crédits photo:  https://pixabay.com/en/stars-night-mountains-winter-snow-821611/

À chaque hiver, plusieurs d'entre nous hésitent à sortir le télescope ou la lunette pour faire un peu d'observation et ce, pour une raison bien précise: LE FRETTE! Bien que cela soit un inconvénient, j'en conviens, il est possible de s'adonner à la contemplation des étoiles, même par grand froid, en autant que vous soyez préparés en conséquence.

D'abord, sachez que l'observation d'hiver est une activité qui pose un grand défi pour les spécialistes du plein air, si on peut considérer que c'est du plein air. C'est ce que j'ai constaté chaque fois que j'ai consulté un vendeur ou un commis dans une boutique spécialisée.


Le défi provient du fait que nous nous exposons aux pires conditions: c'est la nuit qu'il fait le plus froid dans une journée, on est souvent exposé aux vents, selon le site d'observation et, finalement, nous ne sommes pas très actifs physiquement. Ainsi, nous ne pouvons pas compter uniquement sur le fait que notre corps produise de la chaleur pour espérer nous en tirer, comme ceux et celles qui font du ski de fond, par exemple. De plus, les instruments (télescopes, lunettes et oculaires) deviennent très froids après quelques heures, ce qui nous expose davantage au froid. À cela, on peut ajouter d'autres facteurs qui influent sur notre résistance au froid, tels le niveau de transpiration de chaque individu et, surtout, le degré de fatigue. Aussi, certaines composantes mécaniques et/ou électroniques des instruments composent mal avec le froid. Alors, comment s'en sortir?

Primo, il est impératif d'éviter toute pièce de vêtement fabriquée de coton: le coton conserve l'humidité du corps et sapera tous vos efforts pour conserver la chaleur. Il est préférable de choisir des vêtements en laine, en acrylique ou en polypropylène, ce dernier étant un matériau synthétique très résistant au froid.

Secundo, il faut bien couvrir les extrémités que sont les pieds, la tête et les mains. Pour les deux premiers, les possibilités sont assez nombreuses. Pour ma part, j'utilise de gros bas de laine et des bottes WindRiver -100 °C pour les pieds et un passe-montagne en polypropylène pour la tête. Pour les mains, c'est plus compliqué, car bien qu'elles doivent demeurer au chaud, il faut garder un minimum de dextérité pour changer les oculaires, mettre un filtre, faire des ajustements fins sur les réglages (mise au point, déplacements en ascension droite/déclinaison). Donc, des mitaines trop grosses garderont au chaud, mais seront encombrantes alors que de petites mitaines permettront une bonne dextérité, mais résisteront peu aux grands froids. La solution se trouve probablement dans une mitaine intermédiaire, qui conservera la chaleur quelques minutes tout en offrant un minimum de dextérité. Ce qui peut aider, c'est d'avoir un manteau avec des poches gardant les mains au chaud, ou encore des chauffe-mains, tels des Hand Warmers de marque Grabber, qui produisent de la chaleur et que l'on peut garder dans les mitaines ou les poches. On en trouve également pour les pieds.

Tertio, le corps doit être bien protégé, car c'est notre principale source de chaleur. Des manteaux chauds à -40 °C de marque Chlorophylle ou Kanuk offrent ce qu’il y a de mieux, surtout les vêtements Kanuk qui sont très réputés en la matière. Pour le bas du corps, des culottes chaudes font généralement l'affaire. Des sous-vêtements en polypropylène permettent de maximiser la conservation de la chaleur que produit notre corps.

Cuarto, pour les parties mécaniques des instruments, vous trouverez en quincaillerie quelques lubrifiants qui résistent aux grands froids. Il s'agit de bien lubrifier les engrenages afin de s'assurer qu'ils conservent des mouvements fluides. Évidemment, il faut lubrifier les parties mécaniques avant d'être rendu sur le terrain. Il y a quelques années, Denis Bergeron, astronome amateur bien connu de l'Outaouais, avait trouvé un fournisseur qui fabriquait une graisse extrêmement résistante aux grands froids. Pour les parties électroniques, on peut les réchauffer de différentes façons, telle que de mettre une petite ampoule à la base de la fourche d'un télescope SCT, qui émettra suffisamment de chaleur pour faire fonctionner le moteur et autres parties électriques/électroniques. Par contre, pour les télécommandes à cristaux liquides, s'il fait suffisamment froid pour que ces cristaux gèlent, il vous sera difficile, voire impossible d'utiliser votre instrument. Il serait donc préférable de miser sur un instrument qui peut fonctionner manuellement si les parties électriques/électroniques ne fonctionnent plus par grands froids.

Évidemment, si on veut s'équiper en vêtements chauds, il faut y mettre le prix. En ce domaine, la qualité de ces derniers est un incontournable. On peut facilement dépenser plus de 1000 $ pour s'équiper de la tête aux pieds. Par contre, vu la très haute qualité de certaines marques et la faible utilisation que l’on fera de ces vêtements, leur durée de vie sera très élevée (entre 5 et 20 ans, dépendant de l'utilisation) et ils pourront toujours servir pour d'autres activités telles la motoneige, la pêche blanche ou pour passer une journée complète à l'extérieur, surtout si vous manquez de Caribou au Carnaval de Québec! :)

Stéphane Meloche, 2006

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